Solutrans 2025 aura été, pour Scania France, bien plus qu’un exercice de communication corporate. Premier importateur de poids lourds en France avec 16,1 % de part de marché, le constructeur suédois a exposé une vision complète — pragmatique, évolutive et tournée vers le réel.

Entre stratégie industrielle consolidée, électrification déployée, gamme enrichie et services connectés renforcés, Scania affirme sa volonté d’accompagner, dès maintenant, la mutation des transports vers plus de sobriété et d’efficacité.

Ancrage local et stratégie réseau : Scania passe à l’intégration

Au fil des années, Scania a construit sa singularité sur la cohérence de ses choix industriels. Quand d’autres entités ont choisi une démarche inverse, le rachat de la DIAN, qui prendra effet au 1^er janvier 2026, vient s’inscrire dans cette continuité stratégique. Historiquement implantée dans l’Ouest de la France, la DIAN assurait jusqu’ici la distribution de la marque via un réseau dense et expérimenté. Son intégration directe dans le giron de Scania France renforce la proximité client, la maîtrise de la qualité de service et la cohésion du réseau. Une décision qui peut dire beaucoup du positionnement affirmé de la marque : être au plus près de ceux qui roulent, réparent, exploitent, chaque jour.

Électrification : de la solution à la mise en œuvre

Avec la livraison de 41 porteurs 100 % électriques à l’entreprise Sepur, spécialisée dans la collecte des déchets, à l’instar de beaucoup de ses collègues concurrents, Scania montre que l’électromobilité n’est plus un projet. C’est une solution déployée, calibrée, mise en route. Ces véhicules, carrossés en BOM et intégrant deux packs de batteries pour 345 kWh utiles, affichent plus de 200 km d’autonomie en conditions urbaines. Le détail n’est pas anodin : leur charge utile équivaut à celle des modèles thermiques, selon le constructeur. Pour l’exploitant, cela signifie une organisation des tournées inchangée, une performance conservée, une empreinte carbone réduite. Et pour les collectivités, une réponse concrète aux engagements de transition énergétique.

Mais l’électrification ne se limite pas au véhicule. L’infrastructure de recharge, maintenant traité par tous les constructeurs comme un paramètre clé, devient ici un axe prépondérant dans l’offre de Scania. Grâce à sa filiale Erinion, Scania fournit une solution complète, pensée dès la conception pour s’adapter aux contraintes des sites, comme à Sarcelles ou Saint-Étienne-du-Rouvray, où les configurations imposent des architectures sur-mesure. La logique est claire : pas d’électrique sans accompagnement de terrain.

Une gamme BEV désormais dimensionnée pour l’usage

Scania étend son offre 100 % électrique. Des porteurs 6×2 aux tracteurs régionaux, les configurations se multiplient et s’affinent. Autonomie jusqu’à 400 km, puissances de 210 à 450 kW, charge rapide avec le standard CCS2 — et demain avec le MCS à 750 kW.

Le constructeur insiste sur un point essentiel : il ne s’agit pas de tout électrifier à marche forcée, mais de proposer une solution réaliste, pertinente, dimensionnée au cas d’usage. C’est dans cette approche par le besoin réel que se joue, souvent, l’adhésion du transporteur.

GNV, biogaz, moteurs Super : des solutions intermédiaires solides et opérationnelles

L’électrification progresse, mais pour Scania, la transition passe aussi par la complémentarité. La gamme biogaz, avec des puissances allant jusqu’à 460 ch et une autonomie de 1 400 km en GNL, conserve toute sa pertinence dans les usages longue distance ou les zones où le maillage de recharge reste en construction. Les moteurs à gaz de 13 litres offrent des performances proches des équivalents diesel, avec un confort de conduite renforcé et un silence d’exploitation notable.

Côté thermique, les moteurs Super 11 et 13 litres confirment leur position de référence. Moins gourmands en carburant, plus légers, compatibles avec les carburants alternatifs, ils apportent une réponse directe aux transporteurs pour qui la décarbonation ne peut pas attendre l’infrastructure ou les subventions. Là encore, Scania dit faire le choix de l’accessibilité, sans sur-promesse.

UGAP : un levier public pour les territoires en transition

Pour les collectivités, l’entrée de Scania au catalogue UGAP est une évolution notable. Elle permet d’accéder à une offre complète de châssis lourds — thermiques, biogaz, électriques — avec un processus d’achat simplifié. L’approche modulaire du constructeur permet d’adapter les véhicules à une infinité d’usages, du véhicule incendie à la BOM, en passant par les bennes TP ou les nacelles. Une manière concrète de donner aux territoires les moyens de transformer leurs flottes sans complexifier leurs procédures.

Services connectés : le numérique comme outil de pilotage quotidien

Le numérique s’invite dans la cabine et dans les bureaux d’exploitation. My Scania, Scania Driver, Smart Dash, ProDriver… Le constructeur propose un écosystème complet pour suivre la flotte, analyser les performances, anticiper la maintenance ou accompagner les conducteurs dans une conduite plus sobre. Ces outils deviennent les relais naturels des équipes, des conducteurs aux gestionnaires.

Scania pousse aussi la logique de service avec des offres packagées : contrat d’assurance associé à la formation à l’éco-conduite, suivi des données d’exploitation, analyse environnementale, reporting RH, gestion des temps. En parallèle, le contrat Services 360, harmonisé au niveau européen, garantit un accompagnement structuré, quel que soit le périmètre d’activité du client.

Une ligne claire : faciliter la transition sans complexifier le quotidien

Ce que l’on retient, à la sortie de cette conférence Scania pendant Solutrans 2025, ce n’est pas un discours visionnaire hors-sol. C’est une ligne, claire, déclinée en solutions concrètes. Des véhicules disponibles. Des motorisations alternatives crédibles. Des services activables. Et une approche terrain, très scandinave dans l’esprit : mettre la technique au service du métier, pas l’inverse.

CGM pour Truckeditions

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