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Scania visionnaire révèle ses objectifs

Conférence Scania - Angers 2021

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Malgré un contexte encore morose, Scania France pose les jalons d’une stratégie construite autour d’une politique RSE complète et globale.

Au niveau RH, où l’entité en plus d’être labellisée « Top Employer », a des projets de recrutement de grande ampleur tant au niveau de son réseau d’ateliers que de son site d’assemblage français basé à Angers avec notamment l’ouverture d’un nouveau pôle de préparation (le CAPS), le groupe regarde la ligne d’horizon sereinement avec un bon carnet de commandes et des chiffres plutôt honorables malgré le contexte de la pandémie.

Au niveau industriel global, Scania a pour projet de rationaliser son impact carbone au maximum pour finalement tendre vers le zéro émission de CO2 en 2050.

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L’équipe dirigeante de Scania France a décidé de faire sa conférence traditionnelle de début d’année à Angers, où nous avons pu visiter son nouveau pôle de préparation de véhicules dénommé « le CAPS ».

Ce nouvel espace regroupe 90 professionnels entièrement dédiés à la préparation des véhicules avant livraison (bureau d’étude, administration et pôle technique), le but avoué de cette équipe est de diminuer le temps entre la réception des véhicules assemblés, leur personnalisation tant technique qu’esthétique afin que les clients réceptionnent leurs véhicules plus rapidement et sans temps de latence.

Pour exemple, les bus destinés à nos agglomérations étaient historiquement finalisés en Pologne, ce qui parfois manquait de flexibilité quant à l’intégration des outils propres à certaines régies, ici nous évoquons la partie bus et car du CAPS, mais sont présents également dans ce nouveau bloc d’activité de 5 100 m2 un pôle camion et un pôle militaire (partie SPAD).

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Scania France et son réseau : la sécurité des ateliers et des clients en ligne de mire

Évoquer les événements liés à la crise de 11 mois que nous traversons encore a servi de préambule contextuel aux résultats de cette année.

Et c’est avec la connectivité comme support que, Koen Knoops, Président Scania France, a choisi de nous faire un état des lieux de la situation.

Effectivement les camions connectés, hormis leur habituel retour en informations destinées à la maintenance, à la localisation, au suivi de flotte ou encore à l’éco-conduite, ont, pendant la première période de confinement, renseigné Scania France sur l’activité de ses clients via le kilométrage effectué par les véhicules.

Ainsi sans visibilité et en mode crise comme toutes les entreprises, les équipes ont pu se rassurer, réagir et répondre aux besoins de leurs clients, un seul atelier sur les cent du réseau français a été fermé pendant quatre jours.
En outre, l’Alsace a été plus fortement affectée que les autres régions à cette période, les ateliers ont aussi reçu des clients d’autres marques dont les ateliers n’étaient momentanément plus disponibles, la sécurité a toujours été privilégiée avec un approvisionnement en masque des équipes à un moment où la pénurie de ce type d’équipement était marquée.

Premier confinement 2020 : des chiffres alarmants pour le service Scania

Ces données connectées n’avaient pas été jusqu’alors exploitées de cette façon mais les circonstances ont été telles que les chiffres montrent clairement un arrêt effectif brutal provoqué par le premier confinement et par conséquent dans les ateliers Scania : le nombre d’heures produites en réparation et en maintenance des camions a alors baissé de 60% du jour au lendemain.

Koen Knoops, Président Scania France : « Mesurer en moyenne ce que faisaient nos clients nous a aidé à voir quelles activités étaient présentes autour de nous et a permis à SCANIA de réagir et de fournir les services adéquats par rapport à ce contexte très spécifique, notamment on a noté que sur l’activité transport Longue-Distance, on a connu d’abord une baisse autour de 30% et pour la Construction, une perte notable d’activité de près de 60% en tout début de crise liée principalement à la difficulté de protéger les professionnels sur les chantiers (manque de masque au tout début comme on s’en souvient tous) »

Il aura fallu 3 mois pour revenir à une activité moyenne proche de la normale, pendant la période estivale l’activité a baissé de 20% pour les clients, cela a été moins notable sur l’activité de services puisque les clients en ont profité pour laisser leurs véhicules afin de faire la maintenance habituelle à cette période de l’année.

Les répercusions sur les services Scania

Les heures produites par les mécaniciens dans le réseau captif Scania France, en moyenne correspondent à 2200 heures/jour délivrées par les mécaniciens, or le réseau a subi une baisse d’activité drastique de – 50% au tout début du confinement, il a fallu douze semaines pour rétablir l’équilibre avec au final – 8% de volume (services et pièces) et il faut heureusement le signaler une augmentation de 10% en fin d’année 2020.

L’impact COVID sur le marché européen des plus de 16 tonnes

Ensuite concernant le marché global européen, on a noté une baisse des immatriculations de plus de 16 tonnes de 28% avec 232 000 unités immatriculées, avec en tête, les deux plus gros marchés : Allemagne (-27%) en premier et France (-26%) en second.

Le Royaume-Uni (-33%) a baissé son chiffre avec l’effet prévisible du Brexit, ensuite la Pologne a subi une baisse de -28%, suivie par l’Espagne et l’Italie qui avaient déjà absorbé une forte diminution de leur volume pendant la crise de 2010, et n’ont quant à eux, jamais réussi à retrouver leur niveau d’avant et se trouvent donc maintenant à des niveaux qui respectivement sont descendus de -22% et – 14%.
Autre effet influençant la baisse des chiffres : on peut noter que les clients acquéreurs ou loueurs de flottes Longue-Distance ont pu attendre pour renouveler leurs véhicules sans incidence sur leur activité. Scania a aussi consenti une aide pour supporter les locations et crédits-bails qui engageaient ses clients en les gelant pendant une période définie.

Concernant les porteurs, après les leaders du marché Renault-Trucks et Mercedes-Benz, Scania maintient sa position malgré une baisse de PDM de 0,8%, après Volvo Trucks et MAN, et assure de belles perspectives avec des commandes effectives à honorer dès ce début d’année.

Scania France : un objectif de +0,5% de PDM par année toujours honoré

L’évolution des parts de marché Scania en Europe a été largement influencée par la sortie de la nouvelle gamme caractérisée dès 2019 par une hausse des chiffres, il y a eu en effet un gap entre le moment des commandes et la possibilité de livrer, ce décalage se traduit donc par une hausse avec 18,7% de pdM en 2019. À noter qu’en 2020, nous sommes revenus au même positionnement en pdM qu’en 2017 avec 16,2% (à 0,1% près).

Concernant le marché allemand, Scania se trouve en concurrence avec les marques nationales, Mercedes-Benz et MAN, et subit une baisse de 2,4%, en France a contrario, Scania, avec 13,2% garde une position honorable et plus haute qu’en 2018, toujours sans doute liée à l’effet « nouvelle gamme » si on compare ces 2 années (2020 versus 2018). Les PDM restent bonnes aux Pays-Bas avec 21,1%, peut-être un indice en résonnance avec le fait que les camions soient assemblés en local à l’usine de Zwolle et malgré une belle présence de la marque nationale DAF.

Si on compare les parts de marché sur les quatre dernières années, on voit la position de Mercedes-Benz en léger recul avec -1,9%, la marque allemande reste leader avec encore en 2020, 18,1%, en seconde position, Volvo Trucks se place avec 16,6%, Scania reste 3ème avec 16,2% alors qu’en 2019, la marque avait une part de 18,7%, comme souligné plus haut, en partie conséquence directe de l’arrivée de sa nouvelle gamme et du décalage de ses livraisons inhérentes, viennent ensuite DAF à 16,2%, plutôt stable avec ses camions mainstream et MAN à 15,8%, qui devrait remonter sensiblement avec les ventes de sa gamme TG, plutôt bien perçue par les transporteurs et les conducteurs.
Renault Trucks garde de son côté 8,5% de PDM, grandement issues du marché français (60% de ce chiffre vient de ce marché français), où l’entreprise est encore leader, Iveco a gagné 2,1% de PDM, en partie grâce à son S-Way et se positionne avec 7,1% sur le marché.

Scania France : un Top Employer* pour la 4ème année consécutive qui recrute

Avec une activité en constante progression et une nouvelle certification « Top Employer », Scania France continue à recruter près de 80 techniciens par année, et va continuer à étoffer ses équipes pour ses activités d’assemblage supplémentaires cette année.

Il faut aussi noter que l’augmentation de l’activité en atelier est directement corrélée au nombre de véhicules Scania vendus avec une croissance du parc roulant de 41% en 5 années, Scania souhaite recruter 435 mécaniciens d’ici à 2026 (turn over de 10%).

Pour exemple en 2016, le parc se composait de 32 068 camions pour 42 624 unités en 2020, les prévisions pour 2021 sont de 43 506 unités (prévision du business plan jusqu’à 2026 avec 6000 camions vendus par ans), cela pose question quant à la durée de vie complète de ces véhicules et quant à leur impact écologique global, quid de la fin de vie de ces motorisations encore, pour partie thermiques ?

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Scania visionnaire

La vision du groupe est dorénavant clairement édictée, comme l’affirme Koen Knoops, Président Scania France : « Conduire le changement vers un système de transport durable, en créant un monde de mobilité meilleur pour la société, l’environnement et les entreprises. »

Le groupe ne se définit plus comme un unique constructeur de moteurs, de bus ou de camions et comme un fournisseur de services exclusivement mais se réinvente chargé d’une mission globale avec toujours en tête, l’impact de ce que l’on crée sur tout ce qui nous entoure, cela passe en amont par la motivation des équipes autour de cette vocation nouvellement présente dans l’industrie mondiale.

Dans cette Démarche, Scania est parmi les 100 premières entreprises à avoir souscrit à la Science Based Targets Initiative (SBTi) dont le socle d’actions repose sur l’Accord de Paris** avec une forte implication dans les démarches pour réduire les émissions de CO2 et limiter également la hausse de température générée par les actions humaines. Volvo Trucks a également intégré ce programme.

Comment cela fonctionne-t-il ? Tout est remis à plat , rationaliser vers des solutions plus vertes, via ce « programme », Scania souhaite intervenir dans les paramètres liés aux usines et dans la méthodologie de fabrication des véhicules, dans le sourcing de ses composants et dans l’acquisition des énergies nécessaires à la construction des véhicules, le groupe veut aussi s’investir dans la partie aval de cette production d’émissions, particulièrement dans la vie des produits Scania, on parle ici de l’utilisation des véhicules, qui représente encore 96% (ce qui est énorme) du total d’émissions sur lesquelles Scania pourrait influer.

Il parait donc important de se concentrer sur les nouvelles motorisations, même si les alternatives proposées sont encore par bien des points très impactantes pour l’environnement, c’est sans doute l’orientation à privilégier, avec comme objectif à l’horizon 2040, tous les camions vendus propulsés sans énergies fossiles et une deadline fixée en 2050 pour atteindre in fine, la neutralité carbone via un mix énergétique (Biocarburants – BEV : Battery Electric Vehicle – FCEV : Fuel CellElectric Vehicle (Hydrogène)).

Comme dit plus haut, le zéro émission est un premier step pour l’industrie mondiale, bien d’autres paramètres environnementaux feront l’objet d’études et de remises en question pour les décennies à venir (on pense entre autres, tout naturellement au stockage et au recyclage de tous les véhicules et de leurs nombreux composants partout sur la planète, à la production d’électricité, à la diminution des ressources engagées, etc).

CGM pour Truckeditions

*Top Employer : outil de certification mondiale pour la validation des process RH

**Objectifs de l’Accord de Paris : limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2 ° C au-dessus des niveaux préindustriels et poursuivre les efforts pour limiter réchauffement à 1,5 ° C.

Plus d’infos sur le Groupe Scania

Crédit images Catherine Mahe Godeloup – Scania