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Batteries usagées : ecosystem prend la main sur la filière REP

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Depuis le 18 août 2025, ecosystem est officiellement en charge de la filière REP (Responsabilité Élargie des Producteurs) pour l’ensemble des batteries mises sur le marché français.

L’agrément, délivré par les pouvoirs publics pour une durée de six ans, s’inscrit dans le cadre du règlement européen UE 2023-1542, qui redéfinit les obligations de collecte, de traitement et de recyclage des batteries selon cinq catégories. Cette nouvelle compétence, issue de la fusion avec Corepile, place ecosystem au centre d’une filière en transformation rapide, avec des impacts notables pour les acteurs du transport routier.

Unification de la filière REP batteries : quelles nouvelles contraintes logistiques pour les transporteurs ?

Comprendre le paysage des éco-organismes en France 

En France, les éco-organismes sont désignés par l’État pour organiser la collecte, le traitement et le recyclage des produits en fin de vie dans le cadre des filières REP. Chaque filière (emballages, DEEE, VHU, mobilier, etc.) a ses éco-organismes agréés.

Jusqu’en 2025, la gestion des piles et petites batteries était assurée par Corepile. Avec le renforcement du cadre européen, ecosystem est devenu l’unique éco-organisme agréé pour l’ensemble des cinq catégories de batteries, y compris celles des véhicules électriques et hybrides. D’autres acteurs, comme Mobilians ou Ecomaison, interviennent dans le traitement des véhicules hors d’usage (VHU), mais leur agrément ne couvre pas directement la gestion REP des batteries. Enfin, des plateformes comme RecyclerMonVéhicule.fr jouent un rôle d’orientation vers les centres VHU agréés, sans être des éco-organismes au sens juridique. Cette clarification est essentielle pour les opérateurs du transport et de la logistique, souvent confrontés à la complexité des circuits de reprise et des responsabilités réglementaires.

Unification de la filière REP batteries : conséquences pour les producteurs 

ecosystem est désormais le seul éco-organisme chargé à la fois de la gestion des déchets issus des équipements électriques et électroniques (EEE) et de celle des batteries, alors que 30 à 40 % des EEE intègrent déjà une batterie — une proportion appelée à croître.

Les producteurs d’équipements et de batteries disposeraient donc dorénavant d’un interlocuteur unique pour assurer leur conformité avec la réglementation. Ils peuvent également accéder, selon l’entité, à une plateforme européenne de déclaration (www.pronexa.com). Clairement, ecosystem leur propose un accompagnement sur plusieurs volets : l’éco-conception, le réemploi et le recyclage. La structuration de la filière REP répond ainsi à un impératif : accompagner la forte croissance des volumes, estimés à 1,45 million de tonnes de batteries mises sur le marché d’ici 2030.

Un enjeu technique et logistique croissant pour le transport routier 

La montée en puissance des batteries Lithium-ion, notamment dans les véhicules électriques, les MTL (vélos, trottinettes) et les usages industriels, pose de nouveaux défis pour le secteur logistique. Le transport, la collecte et le stockage de ces batteries exigent des précautions strictes pour prévenir les risques d’incendie et de pollution.

Par ailleurs, la portée géopolitique de la filière est importante : le recyclage des métaux critiques vise à limiter la dépendance de l’UE vis-à-vis des pays fournisseurs. Dans ce contexte, ecosystem annonce le déploiement de projets R&D mutualisés pour optimiser la séparation des chimies, la réutilisation des batteries et la valorisation des matériaux.

Une filière structurée autour de cinq catégories de batteries 

Le nouveau cadre REP couvre toutes les batteries : portables (≤ 5 kg), MTL (≤ 25 kg), industrielles (> 5 kg), SLI (démarrage et auxiliaires) et celles des véhicules électriques (> 25 kg). Chaque catégorie présente des spécificités techniques et des enjeux distincts.

Le développement de la seconde vie, la traçabilité via le passeport numérique dès 2027, et la gestion de substances toxiques comme le plomb pour les batteries SLI sont au cœur des dispositifs. Pour le transport routier, cela implique une anticipation accrue des exigences de collecte, de stockage et de traitement de flux de plus en plus diversifiés.

L’agrément accordé à ecosystem pour la « gestion REP » des batteries concrétise une évolution structurelle du marché européen. En intégrant la logique de cycle de vie, du design à la valorisation, cette filière redessinée impose aux acteurs du transport routier une adaptation rapide à des flux complexes et à de nouvelles exigences de traçabilité. Prochaine étape : la mise en place du passeport numérique, qui pourrait devenir un levier clé pour la logistique circulaire à l’échelle européenne dès 2027.

CGM pour Truckeditions

Plus d’infos à propos d’ecosystem

Mémo : il existe actuellement 20 filières REP.

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