Mon Job, c’est conductrice de camion frigorifique pour la société Transwhite
#18 My Job My Truck : transport frigorifique de fruits. Ambre RUGGIRELLO
Dans ce nouvel épisode de My Job My Truck, Vincent Mahé retrouve Ambre Ruggirello, jeune conductrice de 26 ans au volant d’un IVECO S-Way édition spéciale Magirus de 570 chevaux.
La mission du jour se déroule au sud de Nîmes, entre Générac et Saint-Gilles, au cœur du bassin primeur gardois, véritable vivier d’exploitations maraîchères, sous un soleil écrasant et 40°C affichés au thermomètre.
Ambre travaille pour les Transports Transwhite, entreprise familiale implantée à Éguilles, juste au-dessus d’Aix-en-Provence, en région PACA. Elle y a rejoint ses parents, tous deux dirigeants et également conducteurs, pour reprendre progressivement le flambeau aux côtés de sa sœur.
C’est depuis le dépôt des Transports Berthaud, partenaire de longue date de l’entreprise, que commence cette immersion métier.
Direction Les Chênes Verts, exploitation agricole de 60 hectares, bien connue de Saint-Gilles, pilotée par Olivier Dumont, petit-fils du fondateur. Sur place, Ambre doit charger des palettes d’abricots fraîchement cueillis pour les ramener au dépôt frigorifique de Générac, avant leur expédition de nuit vers Rungis.
Une boucle courte mais cruciale dans la chaîne logistique du frais, menée avec rigueur et sérieux.
Cette mission reflète une partie de ce que peut être le métier aujourd’hui : des manœuvres précises, des impératifs de température, une relation directe avec les producteurs, et surtout une réactivité logistique sans marge d’erreur.
Ambre s’y engage avec calme et méthode, habituée au rythme saisonnier, à la gestion du froid, au pilotage sur les routes étroites qui mènent aux exploitations, autant de gestes techniques qu’elle maîtrise désormais avec assurance.
Ce métier, elle l’a observé, vécu, puis choisi. Aujourd’hui, au volant de son IVECO S-Way, elle avance sans chercher à prouver quoi que ce soit. Elle agit avec précision, dans le respect du produit, pleinement consciente du rôle qu’elle joue dans cette chaîne logistique discrète mais essentielle : celle du transport du frais.

Ambre : « J’ai toujours vu mes parents partir en tournée, alors naturellement, j’ai eu envie de prendre le volant à mon tour. »
À 26 ans, Ambre Ruggirello incarne une nouvelle génération de conductrices qui conjuguent engagement familial et implication métier. Fille de conducteurs routiers devenus chefs d’entreprise, elle grandit au rythme des tournées, dans la fraîcheur des frigos.
Ambre : « Mes parents sont conducteurs, ils ont monté leur boîte en 2009. J’ai toujours vu les camions, j’ai toujours eu envie de monter dedans. Petite, je partais en tournée avec mon père, j’adorais ça. »
Après une formation de secrétaire médicale, elle choisit de passer ses permis poids lourd et super lourd et rejoint l’entreprise familiale Transwhite.
Aujourd’hui, elle partage son temps entre les tournées locales, la gestion administrative, et son rôle de maman auprès de son bébé de 6 mois : « Je roule un peu moins depuis l’arrivée de mon fils, mais j’ai besoin de rester connectée à la route. C’est un métier qui me construit, et dans lequel je trouve un équilibre. »
Ambre exerce dans un secteur exigeant : le transport sous température dirigée, où le respect de la chaîne du froid est non négociable : « Le frigo doit tourner avant le chargement, la température doit être stabilisée, les palettes bien équilibrées pour éviter qu’elles ne bougent en route. C’est une vraie responsabilité. »
Chaque jour, elle assure des missions en flux tendu : cueillette le matin par le maraîcher, chargement dans l’après-midi, stockage au dépôt puis départ vers Rungis pendant la nuit effectué cette fois par son collègue. « On ne peut pas se permettre d’erreurs : les produits doivent rester frais et arriver en parfait état. » Sur le terrain, elle travaille en lien direct avec les producteurs locaux et notre accueil pour le tournage en est d’autant plus facilité : « Ici, je fais souvent les chargements moi-même. Je sais comment ils travaillent, ils savent que je suis sérieuse. Ça facilite tout. »
Ambre : « Il faut être rigoureux, aimer conduire, mais aussi être autonome, sérieux. Il faut savoir s’adapter aux horaires, au travail de nuit ou très tôt le matin, et surtout, il faut que les clients puissent avoir confiance. »
Cette rigueur s’impose d’autant plus dans le transport sous température dirigée de denrées périssables comme les fruits, un secteur soumis à des exigences sanitaires et logistiques très strictes.
Comme nous le rappelle Ambre, le respect de la chaîne du froid commence dès la préparation du véhicule : la caisse doit être préalablement refroidie à la température cible avant tout chargement, généralement entre 2 °C et 8 °C pour les fruits les plus sensibles. La régularité thermique pendant le transport est surveillée par enregistreurs de température embarqués, parfois en temps réel, et tout écart peut entraîner un refus de la marchandise à la livraison.
La palettisation joue également un rôle critique : les produits doivent être conditionnés de manière à garantir une bonne circulation de l’air froid. Une mauvaise disposition peut compromettre l’homogénéité de la température, voire provoquer des points chauds. Le respect des délais est également primordial : un arrêt prolongé moteur coupé ou une rupture de froid pendant le chargement peut altérer la qualité organoleptique des fruits.
Les entreprises comme Transwhite s’appuient souvent sur des procédures internes précises, incluant des contrôles à réception, une traçabilité complète des températures, et une coordination serrée avec les plateformes logistiques. Les certifications type ATP (Accord relatif aux transports internationaux de denrées périssables) encadrent également l’équipement des véhicules.
Pour Ambre, ces exigences ne sont pas des contraintes, mais une part intégrante du métier : « Ce n’est pas juste de la conduite, c’est de la logistique de précision. On transporte du vivant, il faut être vigilant à chaque étape. »

Ambre : « Ma passion, ce sont les camions, et j’ai choisi d’en faire mon métier. Je ne me suis pas trompée : chaque fois que je prends le volant ou que je monte dans un camion, je me sens pleinement à ma place. »
Dès qu’elle en parle, Ambre ne cache pas son attachement pour son IVECO S-Way Magirus 570 chevaux, une édition spéciale lancée en hommage à Conrad Dietrich Magirus. Avec sa livrée bicolore bleu et rouge, ses finitions chromées, sa sellerie en cuir surpiqué, et ses inserts métallisés, ce modèle attire l’œil. C’est aussi un outil de travail taillé pour les longues distances, avec un véritable soin apporté à l’ergonomie et à l’insonorisation et aux équipements multiples : « C’est hyper agréable à conduire. Tout est fluide, les commandes tombent bien sous la main, et le confort…Franchement, on est dans du premium. »
Sur les routes étroites qui mènent aux exploitations agricoles du Gard, comme sur les longues liaisons vers les plateformes d’Île-de-France, le tracteur fait preuve de précision et de stabilité. Ambre souligne son rayon de braquage court, sa maniabilité en charge, et la présence des fonctionnalités d’ assistance à la conduite, qui facilitent les manœuvres même dans les zones à faible dégagement : « Ce que j’apprécie, c’est qu’il me laisse de la marge dans les manœuvres, même dans les endroits étroits. »
Équipé de la boîte HI-TRONIX à 12 rapports, le S-Way Magirus assure des changements de vitesses fluides, avec un calibrage spécifique qui limite les secousses, un atout déterminant pour préserver l’intégrité des fruits transportés sous température dirigée. Grâce à l’optimisation de la chaîne cinématique, la consommation est réduite, ce qui améliore les marges opérationnelles sur les longues distances, Ambre nous le confirme : « Sur nos tournées fruits et légumes, les charges sont généralement modérées, ce qui se traduit par des consommations autour de 26 à 27 L/100 km. »
La sécurité est assurée par un ensemble de systèmes embarqués : contrôle de stabilité ESP, freinage autonome AEBS, régulateur de vitesse adaptatif ACC, auxquels s’ajoute un système d’alerte de franchissement de ligne. Des aides qui de révèlent précieuses, lors des trajets de nuit ou dans les zones à forte densité de circulation.
Ambre évoque aussi la transformation du métier de conductrice : « Avant, c’était plus physique. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’assistance, le confort est incroyable, même sur les longues distances. »
Dans sa cabine insonorisée et dotée de l’assistant vocal IVECO Driver Pal, Ambre gère la conduite avec aisance, tout en surveillant les paramètres grâce au système HI-CRUISE, qui anticipe les ralentissements et optimise les descentes. Le frein moteur intégré et le ralentisseur hydraulique renforcent le contrôle dans les zones vallonnées.
Ambre : « Le siège, la cabine, le silence… c’est vraiment un plaisir de le conduire. Et il a une belle gueule, il attire le regard. »
Le S-Way Magirus devient ici l’expression d’un choix de vie et d’un métier maîtrisé. Dans une activité exigeante comme le transport sous température dirigée, ce niveau d’équipement permet à Ambre de travailler efficacement tout en gardant un vrai plaisir de conduite. Ajoutons que du haut de ses 26 ans, l’univers connecté et digital du véhicule est tout à fait normal pour elle.
Avec Ambre, au cœur de la chaîne du froid
Aux côtés d’Ambre, c’est toute la complexité logistique du transport de fruits sous température dirigée qui s’éclaire, depuis le verger jusqu’au quai de chargement.
Pas de place pour l’improvisation : précision, respect des températures, rigueur dans les manœuvres. Mais aussi un certain art de composer avec les rythmes saisonniers, les tournées en flux tendu, et la diversité des interlocuteurs sur le terrain.
Ambre incarne cette nouvelle génération de conductrices qui, sans renier la tradition, s’inscrit dans un métier qui évolue. Plus technologique, plus exigeant aussi, mais toujours structuré autour de valeurs fortes : régularité, fiabilité, adaptabilité.
Le transport routier sous température dirigée représente aujourd’hui un pilier logistique essentiel pour les filières agroalimentaires. En France, plus de 40 % des denrées périssables sont transportées sous chaîne du froid, avec des tournées qui s’intensifient pendant les périodes de récolte. Le métier de conducteur ou conductrice en frigorifique requiert une bonne condition physique, une compréhension fine des températures, mais aussi une maîtrise des outils embarqués (enregistreurs de données, télématique, systèmes d’assistance à la conduite).
Les formations ne manquent pas pour y accéder : CAP conducteur routier, Bac pro transport, TP FIMO / FCO, avec souvent des modules spécifiques sur les règles ATP, l’hygiène alimentaire ou la gestion du froid. De nombreuses entreprises proposent aussi des formations internes pour accompagner les jeunes sur les tournées et transmettre les bons réflexes d’un transport sans rupture.
Et après Ambre, ce sont d’autres spécialistes du transport qui prennent le relais, souvent très tôt, pour livrer ces fruits dans les magasins de centre-ville, les primeurs, ou les grandes surfaces. Une tournée s’achève, une autre démarre. Le relais est pris sans rupture, avec la même rigueur du premier kilomètre au dernier point de livraison. Et à chaque étape, la même exigence de fraîcheur, de ponctualité, et de soin du produit pour tous les professionnels de cette chaîne de livraison.
Alors, si vous aimez la route, que les caisses isothermes, les températures à cœur et les frigos ne vous font pas peur… Si vous avez le sens du timing, du produit frais, et que le travail bien fait vous motive plus qu’un long discours, peut-être que ce métier vous tend lui aussi les bras.
Et qui sait, peut-être qu’un jour vous direz comme Ambre :
« Je ne me suis pas trompée. À chaque fois que je monte dans un camion, je suis la plus heureuse. » ❄️ 🚛
Catherine Godeloup Mahé pour Truckeditions – novembre 2025© – Web-série My Job My Truck Saison 4 – Ep 18

Vous souhaitez plus d’informations sur le IVECO S-WAY 570 ch
Intervenants dans ce reportage video Truckeditions.com : Ambre Ruggirello, conductrice de camion frigorifique pour les Transports Transwhite et Vincent Mahé – Truckeditions.
Programme My Job My Truck – Réalisation Vincent Mahé – Images additionnelles / drone Sébastien Péresse – Directrice de production Catherine Mahé Godeloup – Production exécutive Lampyris Production – Musique Motion Array : IvanArnold_StreakOfLuck – E2YOU_SunnyFunkExplosion – KiwiAudio_BrassMirage – Mr._Garita_source_3265914. Truckeditions 2025©.
La configuration du jour est composée d’un tracteur IVECO S-WAY 570 CH et d’une semi :
> Tracteur IVECO S-Way de 570 ch Série Spéciale Magirus.
> Semi frigorifique Leci Trailer.
Le mémo Transport frigorifique – Chiffres clés métier :
- +430 000 conducteurs routiers en France, dont près de 15 % impliqués dans le transport sous température dirigée.
- Environ 1 transport sur 3 dans le secteur alimentaire nécessite un véhicule équipé frigorifique (source : FNTR / Unostra).
- Le parc français compte près de 90 000 véhicules frigorifiques certifiés ATP, tous segments confondus.
- Un poids lourd frigorifique peut maintenir une température entre -25 °C et +12 °C, avec une tolérance de variation de 2 °C maximum.
- La consommation d’un porteur ou d’un tracteur équipé varie entre 24 et 33 L/100 km, selon le profil de mission, la charge utile, l’usage du groupe froid et le relief.
- Plus de 5 000 postes de conducteurs SPL frigorifiques restent ouverts chaque année (Pôle Emploi, 2024), avec des tensions fortes dans les zones maraîchères et périurbaines.
Accès au métier : CAP, Bac pro, ou Titre Pro, avec FIMO/FCO indispensables. Des passerelles existent vers la logistique, l’affrètement ou l’exploitation.