Transition énergétique : quels ajustements pour les contrats TRV ?
Dans le secteur du transport routier de voyageurs (TRV), les appels d’offres publics peinent souvent à refléter les réalités opérationnelles des entreprises, notamment en matière de conditions de travail, d’aménagements techniques et de transition énergétique. Lors de son assemblée générale 2025, la FNTV Auvergne-Rhône-Alpes a proposé cinq axes d’amélioration concrets pour mieux articuler attentes des collectivités et capacités des transporteurs. Objectif : renforcer la qualité de service tout en assurant la viabilité économique du modèle.
Durée et formats des marchés publics : plus de visibilité pour investir
L’un des points d’alerte soulevés concerne la durée trop courte des contrats actuels. La Fédération propose d’étendre à 10 ans les marchés des lignes régulières et à 8 ans ceux des lignes scolaires. Cette évolution permettrait de lisser les coûts liés aux nouvelles motorisations, nettement plus onéreuses. Un autocar électrique coûterait aujourd’hui deux fois plus qu’un modèle thermique, et un véhicule à hydrogène atteint un prix trois fois supérieur. Pour les PME du secteur, une durée contractuelle plus longue constitue un levier indispensable pour investir sereinement dans des flottes décarbonées.
Appels d’offres concertés : des marchés mieux ajustés aux réalités terrain
La FNTV AuRA insiste sur l’importance de généraliser les marchés négociés, afin d’encourager un dialogue pré-contractuel entre les opérateurs et les collectivités. Une telle approche favorise une compréhension réciproque des besoins techniques et financiers. Cette méthode permettrait également, selon l’entité, d’optimiser les offres finales, en tenant compte des spécificités locales et en ajustant la prestation à la réalité économique des territoires desservis.
Critères de sélection élargis et BPU adaptés : penser service global
L’intégration de critères qualitatifs dans les appels d’offres reste une priorité pour la FNTV régionale. Les cahiers des charges doivent valoriser les éléments liés au confort des usagers et au bien-être des salariés : dépôt accessible, salle de repos, équipements de maintenance. En parallèle, la fédération recommande de revoir les Bordereaux de Prix Unitaires (BPU) pour qu’ils prennent en compte les coûts réels des entreprises : carburants, main-d’œuvre, maintenance, implantation locale. Ces ajustements permettraient d’éviter des offres économiquement intenables, qui finissent par nuire à la continuité du service.
Structuration des lots : favoriser l’accès des PME locales
Pour éviter que seules les grandes structures puissent candidater, la FNTV AuRA propose de reconfigurer la taille des lots afin de les rendre plus accessibles aux PME, souvent ancrées localement. Cette mesure faciliterait l’engagement dans la transition énergétique tout en maintenant une offre de transport souple et de proximité. Elle répond aussi à une attente croissante des territoires : garantir un service réactif et adapté aux réalités géographiques.
En articulant mieux attentes des collectivités, contraintes budgétaires et réalités opérationnelles, les cinq propositions portées par la FNTV Auvergne-Rhône-Alpes ouvrent la voie à un modèle de TRV plus équilibré. Ces leviers d’optimisation pourraient servir de référence à d’autres régions et contribuer à une harmonisation nationale des pratiques. Pour accompagner la décarbonation du transport routier de voyageurs, l’ingénierie contractuelle devient un levier aussi stratégique que les technologies elles-mêmes.
CGM pour Truckeditions
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